Aussi paradoxal que cela paraisse, apprendre au chien à aboyer sur commande est un bon moyen de lui apprendre dans un second temps le silence. Vous aurez noté la nuance : on n’apprend pas au chien à aboyer, mais à le faire sur commande.
Pour lui apprendre deux solutions, profitez des moments où il aboie pour dire « aboie ! » ou « parle » puis, après un moment, récompensez. Une fois que le chien commence à aboyer quand vous prononcez l’un ou l’autre de ces mots, vous allez passer à la deuxième étape, le déclencher par « aboie ! » (le chien attend sa récompense), lui demander de se taire (obtenir le silence) et alors récompenser.
Votre chien sait aboyer et se taire sur commande, mieux : il a appris à se taire même s’il a commencé seul à aboyer.
Radio whoua whoua
On conseille souvent de laisser la radio au chien pour éviter qu’il ne s’ennuie. En fait, le but est double : couvrir en partie les bruits extérieurs source d’aboiements et, si cette technique est correctement utilisée, laisser croire au chien que vous êtes là.
Voici comment : sortez de la pièce et mettez la radio en route. Revenez rapidement dans la pièce. Répétez plusieurs fois. Le but est que le chien associe le bruit de la radio avec votre présence dans la pièce d’à côté. Le jour où vous vous absenterez vraiment, la radio couvrira en partie votre départ mais sera surtout pour le chien la preuve que vous êtes dans la pièce. Rusé et efficace.
Colliers anti-aboiements et muselières
Il existe de très nombreuses variantes de colliers anti-aboiement, pour citer les plus fréquemment rencontrées : colliers électriques, collier à la citronnelle, collier à la moutarde, collier à air pulsé, collier à ultrason. Leur principe est assez proche : donner au chien une sanction chaque fois que celui-ci aboie. Il est nécessaire d’émettre des réserves. Beaucoup de chiens s’y habituent.
Que ce soit par habituation, parce que le chien a un gros caractère (dur à la douleur) ou parce qu’il est au contraire très sensible (risque de traumatiser le chien), leur usage est à recommander avec des pincettes. Il faut savoir que dans certains pays de l’Union européenne leur commercialisation est soumise à l’utilisation avec un professionnel. Certains sont plus sophistiqués que d’autres, parfois plus fragiles aussi.
Certains font la distinction entre le porteur du collier anti aboiement et les autres chiens, de la maison ou du voisinage. Très utile pour que votre chien ne soit pas sanctionné à cause d’un autre ! Dans tous les cas, leur usage peut éviter à certains chiens d’être abandonnés, voire euthanasiés (entre deux maux, je choisis le moindre) mais aucun ne résout le problème de base : la cause de l’aboiement, il est donc préférable de les considérer comme des solutions d’urgence et d’attente.
À noter que ces colliers sont souvent inefficaces pour des chiens qui gémissent ou hurlent à la mort. La muselière, si elle empêche physiquement le chien d’aboyer, ne peut absolument pas être laissée au chien toute une journée, surtout en l’absence de son maître. Le chien ne peut pas boire (risque de déshydratation), il serait incapable de vomir s’il en avait besoin (risque d’étouffement) et enfin ne peut pas haleter, ce qui par temps chaud est impératif (risque de coup de chaleur très rapide).
Mieux vaut tard que…
À noter pour finir sur une note d’espoir que quel que soit l’âge de votre chien il est possible d’agir. Dans le meilleur des cas, vous ferez purement et simplement cesser le comportement gênant et, au pire, vous pourrez l’atténuer.
Le pistolet à eau
Certains chiens adorent l’eau mais même parmi ceux-là, rares sont ceux qui aiment être douchés ou arrosés. Se rouler dans une flaque immonde passe encore, mais passer sous un jet, ça jamais, plutôt me taire ! Il est donc parfaitement possible de faire taire un chien en le menaçant d’une arme : un pistolet et pour être précis un pistolet à eau.
Économique à l’achat et à l’usage. Permettant de viser de loin, pas salissant, silencieux, il a tout pour plaire. Vous pouvez toujours essayer et si cela ne fonctionne pas avec votre animal, il y aura toujours un enfant à qui faire plaisir. À noter que pour une plus grande efficacité certains ajoutent quelques gouttes de citron dans le réservoir (dans ce cas attention aux yeux du chien).
Une question de gènes !
La question des gènes revient régulièrement sur le devant de la scène. Or, dans les limites de connaissances scientifiques actuelles, il n’est pas possible de prouver que des gènes sont responsables de l’agressivité ou de l’aboiement de certaines races de chiens, ni même d’individus.
Stigmatiser des races en les catégorisant sous prétexte qu’elles seraient dangereuses est aussi ridicule que de prétexter que tel ou tel chien aboie parce qu’il est de telle race. C’est pratique, c’est facile, c’est rapide mais c’est faux. Avant d’être de telle race, votre chien est un chien et à ce titre il a des réactions physiques et comportementales propres à son espèce. Donc…
Conclusion
Les chiens aboient parce qu’ils sont des chiens, avouez que si le vôtre miaulait ou parlait, ça vous surprendrait ! Ils aboient aussi parce qu’on les place dans des situations où ils peuvent, je serais tenté de dire : doivent, le faire. Et très souvent parce que leur maître ne leur a pas appris à se taire, quand ce dernier ne les renforce pas involontairement dans ce travers.
Comme souvent, plutôt que d’accuser nos chiens d’aboyer, comportons- nous en maître responsable et apprenons-leur les bons comportements et les bonnes manières dans notre monde d’humains. Ils nous en seront reconnaissants, d’un coup de langue peut-être !